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Masques
4 mai 2008

dimanche matin

Lorsque je suis ici pour quelques jours, j'en profite pour voir quelques amis. Mais c'est avec Valentin que je passe le plus de temps, encore que ces temps-ci, il se concentre sur la révision de ses examens, qui débutent dans une dizaine de jours. Il va terminer sa licence et compte toujours s'inscrire l'an prochain en master à Paris IV ; nous serons donc inscrits à nouveau dans la même fac puisque c'est là que, dans des conditions encore floues, je dois valider trois UE, une par semestre, représentant 26 heures de cours chacune (je ne vais pas m'étendre sur cette gigantesque foutaise dont l'incohérence me fait hurler – les dirigeants de notre institution se sont couchés devant leur autorité de tutelle et devant les mandarins de l'Université).
Hier, profitant du beau temps, nous sommes allés jusqu'à la base de loisirs ; Valentin n'est pas vraiment un adepte du plein-air mais personnellement, j'aime bien cet endroit lorsqu'il n'est pas trop fréquenté ; on y a alors une vague impression de nature, même si elle est largement artificielle.

J'ai parlé du futur mariage de ma mère. C'est un événement dont je me réjouirais si je n'étais toujours assez furieux de la manière dont je l'ai appris ; encore heureux que je sois libre à la date où il est prévu ! Lorsque j'en ai fait la remarque, ma mère m'a répondu qu'elle comptait m'en parler ces jours-ci, mais je sais par ailleurs que tout cela est fixé depuis au moins deux mois. Mon frère était persuadé que j'étais au courant depuis longtemps.
Au fond, je me rends compte que ma mère a hérité de mon grand-père certains traits de caractère ; il y a en elle une certaine dureté, qui peut-être l'a préservée durant une période difficile. Nos relations ne sont pas mauvaises, mais distantes. Elle n'est pas la personne à qui j'irais me confier ; et je suis presque certain qu'elle n'en aurait aucune envie. Avec le recul, je peux dire que la seule période durant laquelle nous nous sommes rapprochés a été mon année de terminale, il y a trois ans. Nous venions d'emménager ici et c'était un peu comme un nouveau départ pour nous trois ; nous avions besoin de faire bloc. C'est aussi l'époque où j'ai fait mon coming out et où j'ai rencontré mon premier copain, pour qui elle avait une grande affection. Je ne sais pas… peut-être nous trouvait-elle touchants. Puis ça lui a passé.
Je l'ai déjà dit, ma mère ne s'intéresse pas à mes études, ne me pose jamais de questions à ce sujet ; je pense même qu'elle ignore ce que je fais précisément, en quoi cela consiste, à quoi ça mène. Comme elle ne pose pas de questions, je n'en parle pas non plus. Quant à Simon, qu'elle connaît puisqu'il est venu deux fois ici en week-end, et dont elle sait fort bien ce qu'il représente pour moi, elle ne prononce jamais son nom, et jamais ne demande de ses nouvelles ; c'est comme s'il n'existait pas.
Depuis le temps, j'ai échafaudé quantité d'hypothèses pour m'expliquer son attitude et tente, avec un succès relatif, d'écarter la déception et de me persuader qu'à vingt ans, je n'ai pas besoin de sa sollicitude.

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