mercredi matin

Hier j'avais cours toute la journée, et il ne m'est guère resté de temps pour autre chose ; mais j'ai quand même profité d'une grande pause dans la matinée pour aller écouter une partielle d'orchestre (les violons bien sûr). Le soir j'ai dîné chez B* ; il ne s'était pas rasé depuis trois ou quatre jours et portait sur les joues une barbe clairsemée d'apparence si soyeuse que je n'ai pu m'empêcher de les caresser de la main. D'ordinaire, je déteste les figures couvertes de poils mais là, je dois admettre que c'était diablement sexy ! Je suis loin de pouvoir l'imiter, mon système pileux facial restant toujours aussi paresseux et s'obstinant à ne fonctionner – timidement – qu'en quelques zones bien délimitées. Il y a encore deux ou trois ans, j'en étais assez complexé tandis que maintenant je me félicite de pouvoir sauter la corvée du rasage quand ça me chante. Du reste, ce doit être dans les gênes puisque mon frère a le menton et les joues presqu'aussi lisses que celles d'un bébé.

Cette après-midi, j'aurai la visite de V* qui vient découvrir mon palais. Pour l'instant, il n'est guère enthousiasmé par son école : les cours lui plaisent mais il a été surpris par le public des étudiants, très différent de celui d'une fac et comprenant une bonne proportion de personnes plus âgées qui soit se recyclent soit reprennent des études un temps interrompues.

Après-demain je rentre à la maison jusqu'au lundi soir suivant ; je dois dire que par moments j'ai un peu le mal du pays ; j'attends donc ce retour avec une certaine impatience.