lundi matin

Un week-end solitaire ; ma mère et Fred partent presque chaque fin de semaine chez des amis ; mon frère est allé passer une quinzaine chez un copain dans le midi, là où il fait beau…  Quant à Y*, il est pour plusieurs jours volontaire désigné pour aider un oncle, commerçant à quelque 70 km d'ici, dont l'un des employés est malade ; on ne lui a guère laissé le choix.
J'ai bouquiné, dans le jardin parfois car le temps n'était pas trop mauvais. J'ai rêvassé sur mon lit. Je me suis cuisiné une tonne de poivrons au four – juste un peu d'huile d'olive et un soupçon de gros sel – pour accompagner du taboulé premier prix en barquette et des restes de poulet rôti. Je suis peu sorti.

La solitude est un état dont j'ai perdu l'habitude et qu'à vrai dire je supporte de moins en moins bien. Lorsque j'étais à Paris, je me trouvais en permanence entouré de gens à la personnalité riche et passionnante et, moi qui jusque là n'étais guère sociable, je me suis lié avec beaucoup d'entre eux. Et puis il y avait S*. Tant pour le travail que pour la qualité des rencontres, cette année aura été une année de bonheur complet, une année intense. Par contraste, ici et alors que mes quelques amis sont tous partis, je me sens un peu… vide ; inactif et inutile malgré ce boulot stupide auquel je vais partir dans quelques minutes sous un ciel pluvieux.