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Masques
10 juin 2007

dimanche

Dès huit heures et demie je suis allé voter, par devoir plus que par conviction puisque, nous dit-on, la partie est déjà jouée. On ne se bousculait pas au bureau de vote…

Hier soir, sur le coup de neuf heures, j'ai eu un coup de fil de V* qui avait envie d'aller boire un verre pour se changer les idées. Je l'ai rejoint dans un bistro du centre, lui et l'amie qui l'accompagnait, celle que j'appelle Œnone. Il est soucieux à cause de son concours ; il serait désespéré d'y échouer et d'avoir à continuer la fac, qu'il a prise en grippe. V* aime la bière et, durant le temps que nous étions là, s'est envoyé deux demis ; peut-être avait-il envie de se griser un peu. Moi, l'odeur de la bière me soulève le cœur ; je me souviens d'une fois, à l'époque où il nous arrivait de faire crac-crac, lorsqu'après un premier baiser au goût acre de houblon fermenté j'avais exigé qu'il se lave les dents avant toute poursuite des opérations. Aujourd'hui, quoique j'aie toujours pour lui la même affection, je ne le désire plus tellement, en tout cas pas autant qu'avant ; je crois que c'est depuis qu'il a eu un copain, même si c'était durant fort peu de temps ; ou alors depuis qu'il a cessé de se proclamer hétérosexuel : ses contradictions le rendaient doublement attachant et aussi, pourquoi ne pas l'avouer, je trouvais excitante une certaine impression de transgression.

Après déjeuner, j'ai bouquiné un peu dans une chaise longue au jardin – le Fouché de Zweig que je viens de commencer – tandis que mon frère était étendu à plat ventre sur une couverture, à feuilleter mollement ses cours en regardant voleter les papillons. Les parents rentrent en fin d'après-midi, probablement un peu avant la fermeture des bureaux de vote.

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