Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Masques
17 avril 2007

mardi

Tout le monde ici a repris les cours, qui au lycée, qui à la fac ; moi, j'ai encore une petite semaine de vacances, relativement tranquille grâce à l'avance que j'avais prise dans mon travail. J'ai reçu un appel de la fille qui m'avait parlé d'une colocation l'an prochain ; elle voudrait une réponse rapide, que je suis dans l'incapacité de lui donner : j'aimerais quand même voir l'appart avant et régler cette stupide question de l'APL. Et puis l'appart en question est situé en banlieue – proche mais quand même –, ce qui ne me plaît guère.

Il faut bien que je parle de J*. Les apparences sont contre moi ; je sais bien que, de l'extérieur, on pourrait penser que j'ai séduit un mec plus jeune, par définition vulnérable. Moi, je vois cela différemment ; et je ne suis pas loin de juger que j'ai accompli une bonne action – je l'écris sans cynisme. Quand je dis que ce qui s'est passé était tout à fait inattendu, c'est que je n'avais jamais pensé à lui de cette façon. Je le vois souvent à la maison, avec d'autres copains de mon frère, et il y a quelque temps de cela je m'étais persuadé qu'il était gay et mal dans sa peau ; ce n'était alors qu'une intuition, venue de sa manière de se comporter dans ce petit groupe de mecs, dans laquelle je croyais me reconnaître au même âge que lui.
Il y a peu, je m'étonnais des mystères de l'attraction à propos de ce mec rencontré dans une soirée, qui d'ailleurs ne m'a jamais donné signe de vie. J*, lui, n'a vraiment rien d'attirant ; il est tout sauf sexy : gauche, bredouillant, rougissant, il est habillé de manière ringarde et ne fait rien pour s'arranger. C'est peut-être cette gaucherie qui me l'a rendu attendrissant. Il ne s'est pas passé grand-chose, en tout cas rien de torride, même si ce « pas grand-chose » s'est répété une fois, ce qui tendrait à prouver que cela ne lui a pas déplu. C'était non prémédité, rapide et clandestin ; et cela aurait pu être décevant si ce n'avait eu pour lui l'attrait de la nouveauté ; quant à moi, je me contente de ce qu'il ait aimé cela.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité