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Masques
6 avril 2007

vendredi

Les ressorts qui commandent l'attraction sont quand même bien mystérieux. Hier soir chez A., où il y avait entre dix et quinze personnes – certaines ne faisaient que passer, d'autres sont arrivées plus tard – dont je connaissais au plus quatre ou cinq, je l'ai éprouvée immédiatement, au premier regard, pour un mec inconnu.

Ce n'est pas un choc, à peine un petit tressaillement intérieur qui, tout d'un coup, éveille l'intérêt et la curiosité. À ce moment-là, c'est purement physique ; ce qui provoque le déclic, c'est son apparence : son allure, sa stature, son visage, son regard…  car pour ce que je sais de lui – rien – il pourrait aussi bien être le dernier des connards, et suprêmement antipathique. Je serais incapable de dire ce qui m'attire chez lui, là est le mystère. Ce n'est pas qu'il soit spécialement beau ; il est grand, brun, avec un type peut-être méditerranéen, la peau mate, le nez un peu fort ; il n'est pas rasé et des poils bruns et soyeux très clairsemés ombrent ses jouent.
Au long de la soirée, tout en parlant avec d'autres, je le regarde de loin, comme captivé. Parfois je le surprends à me regarder aussi ; il tourne aussitôt la tête. Je m'embête un peu mais me force à rester, à cause de lui. Je ne vais pas lui parler ; ce n'est pas dans ma nature d'aller spontanément vers les autres. Plus tard, pour échapper à l'atmosphère enfumée, je vais m'asseoir au dehors, malgré la fraîcheur, sur les marches qui mènent à la porte d'entrée. Hasard ou pas, il m'y rejoint quelques minutes plus tard. Nous sommes assis côte à côte et nos genoux se touchent. Nous bavardons un peu, rien de très personnel, les études – il est en première année de BTS –, les amis communs ; pourtant je crois ressentir une certaine connexion entre nous. Plus nous parlons, plus je suis curieux de lui. Et l'intérêt se mue en une sorte d'émoi. Je ne convoite pas son corps, c'est lui tout entier que je convoite.
Rien ne se passe d'extraordinaire ni d'excitant, la conversation meurt parfois mais aucun de nous n'éprouve le besoin de se lever ; nous échangeons nos numéros de téléphone. Je finis par rentrer chez moi, la tête dans les nuages.

Si je ne le croise pas à nouveau, il ne me faudra que peu de temps pour l'oublier et tout ceci n'aura été que la petite émotion d'un soir. Ou alors, ce pourrait être un signe. C'est comme ça que cela s'est passé avec Th* et avec S*.

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