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Masques
25 mars 2007

votez pour moi

Je m'intéresse un peu au débat politique. Pas tellement au quotidien, mais plutôt aux grands enjeux. J'y suis d'autant plus motivé que je vais voter pour la première fois. Je discute parfois de l'élection présidentielle avec mon ami le plus proche ; nos opinions sont pour l'essentiel très semblables et pourtant nous voterons probablement de manière différente.
J'ai toujours pensé que lorsque je serais en âge de voter, je voterais pour la gauche, par principe. Si nous étions seuls au monde, je voterais même peut-être pour la gauche antilibérale ; mais ce vote n'aurait pas de sens dans le monde et l'Europe d'aujourd'hui. Je pense qu'entre les contraintes de l'Europe et celles du marché, dont nous ne pouvons nous affranchir, la marge de manœuvre d'un gouvernement quel qu'il soit est en fait assez restreinte ; prétendre le contraire est mentir.
On débat beaucoup des notions de gauche et de droite en se demandant si elles ont toujours cours. Sûrement oui, mais on est bien obligé de constater qu'au sein de chaque famille politique, il y a des divergences profondes, un gouffre parfois. Le principal parti de gauche réunit des tenants de l'antilibéralisme et des sociaux-démocrates, celui de droite des ultralibéraux et des partisans d'une droite sociale. Fabius est plus proche de Buffet que de Strauss-Kahn, et ce dernier est sans doute moins éloigné de Borloo que de Mélenchon. Mais aucun ne l'admettra et sur ce sujet, tous manient allègrement la langue de bois.

Je trouve qu'il n'est pas facile de se déterminer, de faire un choix. J'ai lu les programmes des principaux candidats, j'entends leurs déclarations à la télévision, je lis les journaux : qui dit vrai ? qui a raison ? La meilleure méthode que j'aie trouvée consiste à procéder par élimination. Je ne nie pas que dans mes critères de choix interviennent aussi la sympathie ou au contraire l'antipathie pour tel ou tel candidat.
Il y a ceux pour qui je suis sûr de ne pas voter : Le Pen, cela va sans dire, mais aussi Sarkozy. L'homme me fait peur, il est trop lié aux puissances de l'argent et son désir de pouvoir semble plus fort que ses convictions. Il est manipulateur, dit tout et son contraire, en fonction de qui l'écoute. Je pense qu'au fond, c'est un ultralibéral à tendances autoritaires.
Je ne voterai pas pour un candidat qui n'a aucune chance, quelle que soit la sympathie que je peux avoir pour certaines de ses idées. J'ai l'impression que les « petits » partis n'ont pas de réel programme de gouvernement et qu'ils considèrent davantage l'élection présidentielle comme une tribune pour exposer et promouvoir leurs idées. Ainsi je ne voterai pas pour Voynet, bien que je trouve positives certaines propositions des Verts en matière d'écologie et de développement ; en revanche je le ferais volontiers lors d'élections locales, ou même pour les européennes.
J'aurais probablement voté pour Strauss-Kahn mais je ne voterai pas pour Royal. Elle ne m'inspire aucune confiance et joue (sur-joue) dans un registre déplacé. Je crois aussi que le PS a besoin d'éclater et de mettre fin à la cacophonie qui en émane ; cela aurait déjà dû se produire après le référendum sur le TCE. À partir de là, un parti crédible pourrait émerger.
Il ne reste que Bayrou, et c'est probablement pour lui que je voterai. Son passé politique ne plaide guère pour lui, mais admettons que l'on puisse évoluer. C'est un universitaire, un littéraire de surcroît, ce qui pour moi est plutôt un bon point ; en tout cas cela me plaît davantage qu'une énarque ou qu'un avocat qui n'a pas dû plaider bien souvent (ce qui explique peut-être qu'il oublie parfois le droit). Je trouve qu'il émane de Bayrou une certaine sincérité et un idéal qui me plaisent. Il parle sans démagogie et son analyse n'est pas idiote, même si elle laisse la place à beaucoup d'inconnu. Certains lui reprochent de n'avoir pas de projet, ce qui relève de la mauvaise foi. Et son programme a un coût supportable, contrairement à celui de ses deux principaux concurrents : qui peut croire, alors qu'on nous serine chaque jour le montant de la dette, qu'on va pouvoir financer des programmes évalués à 50 ou même 70 milliards d'euros ? Pour comparaison, en Allemagne, pays de 83 millions d'habitants, le coût du programme de la coalition conduite par Angela Merkel s'élève à 25 milliards d'euros.

Tout ceci n'est que l'opinion d'un jeune con sans certitudes, qui ne connaît pas grand-chose à la politique, encore moins à l'économie, et ne cherche à convaincre personne…

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