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Masques
25 mars 2007

prélude

Je ne voulais plus continuer puis me suis ravisé. Depuis que j'ai seize ans, je tiens un journal en ligne, journellement ou presque ; celui-ci n'est que la suite des précédents qui traînent en quelque endroit du web.
Tous ces derniers temps, écrire ici me pesait ; et je n'arrivais plus à être tout à fait sincère – avec moi-même surtout. À quoi sert un journal si l'on se censure et qu'on en retranche ce qui vous déplaît ? J'avais pris l'habitude de passer sous silence ce qui me dérangeait, ou de n'y faire que de brèves allusions, et ce journal, qui n'est destiné à d'autres que moi, ne reflétait plus qu'une part de la vérité, celle que je jugeais « présentable ». Écrire au quotidien, traduire en mots les pensées et les actes m'a toujours aidé à porter un regard plus lucide sur moi-même ; alors qu'autrement il est si facile et confortable d'obturer son esprit et de se montrer oublieux. J'imagine que j'ai un certain goût pour l'introspection ; de ce fait certains m'ont dit égocentrique, et peut-être le suis-je ; il est vrai que parler de soi peut à coup sûr faire paraître comme tel…

J'ai dix-neuf ans, habite une ville de l'Ouest que je me suis mis à aimer après y avoir emménagé de mauvais gré avec ma famille voici plus de deux ans, mais j'étudie à Paris où je passe plusieurs jours par semaine, ce d'autant plus volontiers que mon copain y habite – il est étudiant dans la même école que moi ; je n'y ai pas de logement à moi et m'incruste chez lui. J'ai des attaches fortes dans ces deux lieux, Paris et ma ville, et trouve parfois difficile de me partager entre eux.

Ma vie d'étudiant est heureuse depuis la rentrée ; ma vie amoureuse l'est aussi pour l'instant, bien qu'elle soit sous la menace d'une séparation programmée ; elle le serait davantage encore si je ne me sentais souvent écartelé par des aspirations contraires auxquelles je ne sais pas toujours résister.
Je suis un sentimental : je m'attache fortement et facilement, trop facilement ; et j'ai le plus grand mal à avoir des sentiments exclusifs. Je crois aussi qu'au fond, je suis un sensuel. Non par hédonisme, mais simplement parce que je suis câblé comme cela : ce sont mes sens qui me procurent les émotions les plus fortes. Paradoxalement, je suis aussi un cérébral. Les trois composent un drôle de cocktail dont les éléments ne se mélangent pas toujours de manière harmonieuse.

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